jeudi 2 octobre 2014

SCC3/28 - ON N'EN PEUT PLUS D'ATTENDRE, ON SE DEMANDE QUAND QUELQU'UN VA LANCER LA PREMIERE PIERRE...

On attend.
On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.
On attend.
On apprend que le directeur général sortant de la Société de transport au Luabongo (Translu) tire la sonnette d’alarme sur le risque de faillite de cette entreprise. Dans une note technique, il décrie notamment des décaissements de fonds en violation de la sécurité bancaire, des octrois des marchés sans appel d’offre public, ainsi que des écarts entre la consommation réelle de carburant et la somme versée à la station Cobil. Pour 2013 par exemple, le montant alloué mensuellement par le Grand Conciliabule à Cobil était de 900 000 USD alors que la consommation de Translu n’était que de 300 000 USD
Ohooh ? Eske Poto moyindo ekomi mboka ya ba ndoki ?
- Chutt ! Propagande subversive, fieu ! Propagation de rumeurs infondées ! Terrain miné ! Rastreins valet !
Contactés par Radio Okapi, les responsables de Cobil se sont engagés à fournir “prochainement” des explications claires à ce sujet. Pour le directeur général sortant de Translu, cette mauvaise gestion risque de nuire à la pérennité de Translu, en service depuis seulement le 30 juin 2013. Sur les 500 bus dont dispose Translu, 350 sont exploités sur 13 lignes. Mais, déjà 16 sont immobilisés par manque de pièces de rechange car l’entreprise ne dispose pas de stock de sécurité de pièces de rechange. Dans sa note technique, le directeur général sortant de Translu craint...
-  Chutt ! Rastreins, ko !
que des lignes soient vite fermées, seulement par manque de pneus. Par ailleurs, la subvention mensuelle du Grand Conciliabule en faveur de cette entreprise couvre uniquement le carburant, et non le fonctionnement, ni l’investissement et encore moins l’amortissement qui, selon le directeur sortant, s’élève à 22 100 USD par jour pour l’ensemble des véhicules, alors que le prix du ticket de bus est fixé à 500 FL (0,5 USD) par course. Ce tarif ne peut pas supporter les charges ni permettre à Translu d’investir.
On apprend d'une part et d'autre part.
On apprend d'une part que le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) indique, dans un rapport publié mercredi 15 octobre, avoir recensé 

- Chutt !
9 exécutions sommaires et 32 disparitions forcées au cours de l’opération « Likofi » (Coup de poing, en lingala) menée par la police entre le 15 novembre 2013 et le 15 février 2014 contre les bandits à Kinshasa. Selon le BCNUDH, ces exécutions sommaires et disparitions forcées ont été commises par des corps habillés en bleu.« Les enquêtes menées par notre bureau ont permis de confirmer des exécutions sommaires à l’encontre d’au moins neuf hommes, dont un mineur dans plusieurs bourgs autonomes de la ville-duché d'Expo (alias Mboki), à savoir Bumbu, Selembao, Limete, Ngiri-Ngiri, Ngaliema, Linwala et Kalamu. L’âge des victimes serait compris entre 17 et  30 ans », a déclaré Scott Campbell, directeur du bureau conjoint des Nations unies aux Droits de l’homme, au cours de la conférence de presse des Nations unies à Expo. Il a précisé que les exécutions sommaires ont été commises par arme à feu. Le BCNUDH estime que le nombre total de victimes pourrait être beaucoup plus élevé, reconnaissant avoir été informé de nombreuses allégations de violations des droits de l’homme qu’il a pas été en mesure de confirmer. « Les Nations unies ont exprimé publiquement leurs préoccupations concernant ces graves allégations de violations des droits de l’homme et ont partagé les informations à leur disposition avec les autorités Luabongaises », indique le rapport du bureau des droits de l’homme. Le BCNUDH invite les autorités Luabongaises à mener des enquêtes « promptes, crédibles et impartiales sur les violations des droits de l’homme commises dans le cadre de l’opération Likofi » et de « traduire en justice tous les auteurs présumés de ces violations, quel que soit leur rang ».
On apprend d'autre part que le Grand Conciliabule Luabongais se dit déçu du caractère « partial et partisan » du rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) sur l’opération Likofi Au cours d’une conférence de presse tenue jeudi 16 octobre à Expo, le sorcier régalien en charge de l’Intérieur et Sécurité a regretté que les auteurs de ce rapport n’aient pas tenu compte des observations faites par le Grand Conciliabule. « Il nous revient de constater avec amertume que le présent rapport, sous examen, a été mené de manière partiale 

- Omoni, fieu ! 
et partisane, avec l’intention manifeste de discréditer la PNL (Police nationale Luabongaise), de démoraliser ses agents et de déstabiliser les institutions de la République autocratique du Luabongo», a déclaré le sorcier régalien en charge de l’Intérieur et Sécurité au cours d’une conférence de presse tenue jeudi 16 octobre à Expo. Le sorcier régalien en charge de l’Intérieur et Sécurité dit douter de la bonne foi de Scott Campbell, directeur du bureau conjoint des Nations unies aux Droits de l’homme,  « qui s’illustre dans des actes visant à mettre des bâtons dans les roues de notre équipe commune avec la Monuslu, et qui chercherait à nous mettre en porte-à-faux avec notre population et notre police ». Au sujet de Scott Campbell, le Grand Conciliabule estime qu’il a rempli les conditions pour être déclaré persona non grata et être expulsé. Il demande au secrétaire général des Nations unies de « le retirer » de la RAL. Tshaku, le sorcier régalien chargé de la mobilisation, de la propagande, de l'animation politique et de l'éducation du peuple (et coordinateur stratégique de la pensée unique à l'usage des ensorcelés) et porte-parole du Grand Conciliabule de la République autocratique du Luabongo surenchérit et considère que le contenu du Rapport du Bureau de l’Onu pour les droits de l’homme en RAL  repose 
- Omoni ! Je te l'avais bien dit !
sur des faits délictueux ou criminels anonymes, imputés « par présomption » aux  forces Luabongaises de défense et de sécurité et affirme que ce Rapport contient  «des contre-vérités, de la désinformation et des extrapolations tendancieuses 
- Omoni !
au mépris de la rigueur et de l’objectivité ».      

Bon, bref, la vie continue, comme elle va, les gens survivent ou meurent, au taux du jour...
Et le système sorcier est toujours bien présent ! Avec ses conciliabules et ses conjurations, ses « services » et ses crapuleries ! Et Mopoie et Bangazegino sont encore et toujours maintenus arbitrairement en détention par un système sorcier sans légitimité dont les « services » et les « crapuleux » agissent impunément en marge de la loi, échappent à tout contrôle démocratique et estiment n'avoir de comptes à rendre à personne, sauf à la Haute Hiérarchie !
Voici donc Mopoie et Bangazegino condamnés à devenir des champions ?
Des champions, oui ! Mais pas des martyrs !

On n'en peut plus d'attendre ! Mais la vie continue et mon roman est « techniquement terminé » depuis vingt-quatre séquences au moins...Et même bien avant : depuis le vote et la promulgation et l'entrée en vigueur de la loi d'amnistie ! Depuis le 11 février 2014 ! 



Ndlr rappel (2016): La Malibran a cessé de chanter en 2015 et a été remplacée au sein du Grand Conciliabule par un ancien seskouliste, un tenor du barreau nommé M'Bweta... qui, jusqu'à présent n'a libéré aucun prisonnier politique de réelle importance et n'a rien changé à la situation de Mopoie et de Bangazegino, ni à celle des autres résistants à l'arbitraire jetés aux oubliettes à l'Université de Makala !. 


Depuis des semaines et des mois, depuis des siècles ! Depuis toute une vie !
Et, depuis lors, je n'écris plus... que des attentes, des attentes, des attentes interminables et des incertitudes angoissantes... à travers des informations de tous les jours qui mettent particulièrement en évidence L'INDIFFERENCE DES SORCIERS régaliens, feudataires, légataires, proconsulaires « élus » et territoriaux de différents niveaux AUX PROBLEMES DE LA POPULATION ET AUX ANGOISSES DES LIBERABLES ET DE LEURS FAMILLES, les incessantes transgressions de la loi et la violation constante et systémique des règles et des principes de l'Etat de droit, LES “STING OPERATIONS” ET AUTRES ABUS DE POUVOIR ET AGISSEMENTS EN MARGE DE LA LOI DES “SERVICES” ET DES CRAPULEUX de tous bords, à chaque niveau de pouvoir, LES “TRACASSERIES” INCESSANTES DONT LA POPULATION FAIT L'OBJET... mais aussi, en revanche et en contrepoint, LA FACON DONT CETTE POPULATION AFFRONTE LES PIRES DIFFICULTES, LES SOLUTIONS QU'ELLE IMAGINE, LES COLERES QUI L'ENFLAMMENT, LES RIRR QUI LA SECOUENT ET LES LUTTES QU'ELLE MENE de même que LE COURAGE DES LIBERABLES, LEUR DETERMINATION A RESISTER ET A SE BATTRE... et je passe mon temps à ronger mon frein, à boucher des trous de souris avec des boîtes de concentré de tomate, à épingler, à riveter, à étançonner, à placer des passerelles, à rétropédaler parfois et à établir des liens entre les différentes séquences, à gérer des « affaires courantes », quoi ! mais la fin dernière... La fin des fins ! se trouve toujours, encore, encore, encore et toujours à nouveau reportée...
Les dernières séquences, les événements exemplaires et les faits remarquables s'enchaînent... Mais je suis...
- Allo coucou ! Hola caracola ! C'est encore toi, petite chérie ? Tu m'oublies et tu me nies gravement pendant des jours, des semaines et des mois... et, depuis peu, voilà que tu me harcèles de coups de téléphone incessants oh !

 - Fais pas  chier, Douchka ! Essaie d'être sympathique pour une fois et cesse de me brailler dans l'oreille comme une oie déplumée par un chacal ou comme un petit Poucet qui aurait perdu ses billes dans la forêt (tombées de sa poche trouée) et ne les retrouverait pas toutes !
- M'enfin, ma douce furieuse, ne m'engueule pas comme ça ! Ooooh ! Aime-moi un peu quand même, non ?

- Encore faudait-il que tu sois un peu aimable, Douchka !
- C'est comment ? Aurais-tu oublié que je suis ton mari préféré, petite chérie ? Bon,  ekufelite  ! Passons aux choses sérieuses : qu'est-ce que tu as de si mportant à me dire ? Tu es tombée dans l'escalier ?

- Rien ! 
fatigué, à court de phrases et de mots, à court d'éclairages ou d' illustrations, à court de démonstrations ou de  prises de position, de conclusions à tirer ou de cartes blanches, de manifestes ou d'éditoriaux , de propos édifiants ou de mots de la fin, à court de commentaires, d'énervements, de notes en bas de page, de dialogues, de questions et de sarcasmes, à court d'aventures de hibou à oreilles de chat, de farces grossières, de pitreries lamentables, de bouffonneries, de scènes de ménage montées de toutes pièces, de gaillardises et de coups de pied dans les génitoires, à court de sauce gluante à base de dongo-dongo et d'adémé.

On a beaucoup, beaucoup, beaucoup trop attendu. On se demande quand quelqu'un va lancer la première pierre. On attend jusqu'au jour où « ça » va exploser.

Des concertations nationales se sont tenues et des recommandations ont été formulées, une loi d'amnistie a été votée et promulguée. Et Mopoie et Bangazegino n'ont toujours pas été libérés.
Un an s'est passé depuis la clôture des travaux des concertations nationales, huit mois depuis l'entrée en vigueur depuis l'entrée en vigueur de la loi d'amnistie. Et Mopoie et Bangazegino n'ont toujours pas été libérés.




Ndlr rappel (2016): Jusqu'à présent, Ysengrin et le général*** continuent de nuire... dans l'ombre, au plus haut niveau ! Emule du général Janssens, le dernier commandant en chef de la force publique coloniale, le général*** aurait déclaré à ses collègues des "services" : 

En ce qui concerne la libération de Mopoie, Bangazegino et des autres prisonniers politiques de réelle importance, ma position demeure inchangée :

APRES LA LOI D'AMNISTIE AVANT LA LOI D'AMNISTIE !




Et pendant toute cette dernière année et ces derniers huit mois, j'ai raconté, dans le Série 3 de mon bouquin, ce qui s'est réellement passé en République autocratique du Luabongo : la vie au taux du jour, la vie de tous les jours d'une population devenue l'otage d'un système sorcier. Comment les gens survivent ou meurent. Au taux du jour. Sans rien inventer. Utilisant sans vergogne les infos que j'ai recueillies de toutes parts ou qui m'ont été (re)transmises et reproduisant, à quelques détails près (commentaires, énervements, notes en bas de page, dialogues abscons, questions et sarcasmes), non seulement les mots-clés de toutes infos qui me sont parvenues et les noms « propres », ceux de personnes dignes d'intérêt et de respect. Pas ceux… Ceux-là, je les tiens en réserve ! des sorciers, des agents des « services » et des crapuleux. Des noms « propres » et aussi des phrases entières, reprises intégralement, copiées « telles quelles » ou sans trop les corriger.

Une conclusion paraît s'imposer : l’Etat est devenu sorcier et...
Ohooh ? Nzambe akosala ?
- Chutt ! Incitation à la désobéissance civile et religieuse, fieu ! Atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat ! Rastreins !
c'est la population qui encaisse. L’État a été transformé en entreprise à but lucratif par les sorciers et le Tout-Puissant Marché. Et la direction de cette entreprise commerciale et financière est exercée par une bande mafieuse. L’État eza lisusu te ! Et on se demande quand quelqu'un va lancer la première pierre ! On attend jusqu'au jour où ça explose ! Et ça va exploser évidemment et ça explose déjà un peu partout dans la République autocratique du Luabongo puisque que les gens n'ont pas d'autres moyens de se faire entendre...

« Nzombo le soir ?  » (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)... (9) (10) (11) (12) (13) (14) (15) (16)... (17) (18) (19) (20) (21) (22) (23) (24) (25) et ça continue, ça continue, ça continue, et ça va continuer comme ça longtemps ? Indéfiniment ?

Cela permettra peut-être de sensibiliser les lecteurs, de les aider à mieux comprendre l'extrême lassitude des «libérables » ?  Et d'éprouver leurs tourments ? Et ceux de Vié ba Diamba aussi, l'auteur de ce « roman » ?
Même pas !
Les lecteurs-consommateurs-clients, c'est comme « les gens d'Expo  », ils n'en ont rien à cirer ! Et un auteur qui n'est plus le maître de son roman, ça les fait flipper: les lecteurs-consommateurs-clients ont besoin d'être dirigés par une main ferme. Et un roman qui tire en longueur et se traîne lamentablement et dont la fin est sans cesse reportée et remise à une séquence ultérieure, ça les fait chier disent-ils : "Ces atermoiements nous ennuient à périr ! Tokosuka wapi ? Jusqu'où irons-nous finalement ? Comment cette histoire va-t-elle se perminer et se terminera-t-elle jamais ? Vous semblez avoir perdu le contrôle de la situation, Vié ba Diamba ! Il semblerait même que vous ayez été jeté à bas de votre monture ! Relevez-vous, que diable, remontez vite en selle et reprenez les rênes avec autorité ! Cessez de nous faire languir ! Et ne vous laissez plus jamais guider par votre cheval !"
Cette fin de mon roman, toujours inachevée, toujours rapportée, toujours ajournée, toujours notifiée et systématiquement reportée, toujours annoncée et systématiquement annulée, différée, retardée, suspendue, remise à plus tard ou à jamais, cette suite sans fin, cette fin qui ne finit pas me débecte et me donne une furieuse envie de débagouler : vomir et proférer
Pourquoi pousser au RIIIR et pourquoi écrire encore ? Pour qui et pour quel effet ? Pour Mopoie et Bangazegino ? Pour essayer de leur remonter le moral ? Et prendre ainsi le risque de les foutre dans une merde plus profonde encore ?

Et, ce qui n'arrange rien, épuisé mentalement et physiquement comme un « libérable », je réussis à me disputailler avec ma femme mariée, à six mille kilomètres de distance. Par échange de mails ou par quelques longs silences.
- Allo coucou ! Hola querida !
- Oui...
- C'est toi, petite chérie ? Pourquoi m'as-tu raccroché au nez ? Que se passe-t-il encore, dis-moi ? Comment ça ne va pas ? 
- Il ne se passe ien de particulier, Douchka ! Tout va bien ! Mais comme c'est toi qui appeles, c'est à toi de me parler d'abord , non ?
- Non, toi d'abord, caracola ! S'il te plaît...

Moi, je  n'ai pas grand-chose à te dire, je voulais simplement savoir si tu boudais encore, Douchka ? C'est pour ça que je t'avais appelé...
- Je ne boude pas, petite chérie, je fais de la résistance !
- Sia ! Et ça va durer longtemps cette résistance-là, mon pousse-pousseur à la peine, mon vieux chariot tout rouillé, tout poussiéreux ou tout crotteux ?
- Je ne boude pas, 
insolente créature , je suis seulement très en colère ! Fâché-fâché ! Et je vais essayer de le rester longtemps !Aussi longtemps que je le pourrai ! Tiiiiiiii... plus que d'habitude !
- Siata! Tu n'y parviendras jamais ! Je te connais bien : tu ne ferais pas de mal à une mouche ! Tu te rappelles seulement pourquoi tu es fâché  ? Et contre qui ? Qui est la mouche ?
- Même pas... mais je sais que je dois l'être ! 

- Contre moi !
- Contre toi et tout le monde  ! Mais n'oublie pas que je suis quand même toujours ton mari préféré, ma douce furieuse !
- Allons donc ! Le coq se dresse et fait des pointes à présent ? N'oublie pas de te couper les poils du nez, mbokatier !
- Oui, d'accord... Mais comment ferai-je alors pour échapper au pollen, au rhume des foins et à la pollution ? Comment me garderai-je des moustiques et de mouches ?
- Oh ! C'est comment? Tu veux faire du mal à une mouche à présent, Douchka ? Essaie plutôt de comprendre ta femme mariée, non ? Fais un effort !

- Mais je ne fais plus que ça, petite chérie ! 
Ça suffit. Ça ne peut pas continuer comme ça.
Vivement qu'on libère Mopoie et Bangazegino ! Et qu'il soit mis fin à leurs tribulations et aux persécutions dont il font l'objet ! Et aux tracasseries dont le peuple Luabongais est victime. Et que revienne...
- Siatapata ! Il faut vraiment me comprendre, Douchka ! Tu ne penses plus qu’à ça : la libération de Mopoie et de Bangazegino ! Ekomi nzembo ya sika ! Je n'en peux plus ! Tu me négliges ! Tu négliges ta femme et tes enfants ! Et tes koko aussi ! Cela devient totalement insupportable ! Arrête d’écrire des rapports (ou des romans, appelle ça comme tu voudras) quine font RIIIR personne et que personne ne se donnera jamais la peine de lire ! Je ne peux pas attendre plus longtemps que tu daignes enfin t’occuper de ta femme mariée ! Je n’en peux plus ! Je ne suis pas ta mouche !
- M'enfin, petite chérie ! On est en guerre, non ? Oyebi bien qu'on n’épousette pas les pianos pendant les bombardements !
- Infraction grave, extrapolation tendancieuse, casus belli, contre-vérité flagrante, perversion de l’esprit : d’abord tu mets mon cul dans le tonneau d’un villageois, ensuite 
tu veux faire du mal à une mouche et maintenant tu me vois comme un piano  ?
la paix dans mon ménage. Et que puisse s'achèver mon roman. Et que la République autocratique du Luabongo cesse d'être une sorcellerie. Et que l’État cesse d'être une entreprise de banditisme commercial et financier dirigée par une bande mafieuse.

La sorcellerie, en République autocratique du Luabongo, est une mauvaise herbe à racines très profondes : une prêle (appelée aussi queue de rat, souvent toxique et responsable de l'empoisonnement du bétail) ou une chiendent qui développe des mètres de rhizomes et étouffe les cultures. Cette mauvaise herbe est héritée tout à la fois du seskoulisme et du colonialisme. Ses racines sont tellement longues et coriaces que les désherbants habituels ne suffisent pas à la détruire. Pour parvenir à s'en débarrasser, il faut lutter, se montrer tenace, ne jamais baisser les bras, ne jamais abandonner, ne jamais désespérer. Sarcler, creuser en profondeur, déterrer, déraciner, extirper, arracher, essoucher. Toujours continuer le combat. La vigueur des racines de ce mal pernicieux finira alors par s'épuiser.

Il est temps que la République autocratique du Luabongo se libère enfin du système sorcier qui l'entrave. Un système caractérisé, je ne cesse de le rappeler, par l'opacité du processus de prise de décisions, une gestion sécuritaire, sans vision, sans protection sociale
- Nzambe ekosala ?

- Chutt ! Tentative de mise à nu et de destruction du système sorcier ! Rastreins valet !
de la population, sans objectif autre que celui de l'enrichissement personnel d'une caste, d'une coterie ou d'une bande mafieuse de dirigeants autoproclamés ou (mal) « élus », la corruption, les marchandages et la constitution de clientèles, l'indifférence aux attentes légitimes de la population, le totalitarisme ou l'absence d'un véritable contrôle démocratique et d'une sanction positive ou négative de la gestion de la chose publique.

On se demande, en effet, quand la République autocratique du Luabongo cessera d'être dépossédée de sa devise « Paix, Justice, Travail », quand sa population cessera d'être malmenée par ses propres dirigeants, quand la République autocratique du Luabongo cessera d'être un pays continuellement déstabilisé par le Tout-Puissant Marché et des voisins cupides, quand la République autocratique du Lotolo cessera d'être un pays où des guerres incessantes de haute ou de basse intensité (activités lucratives pour quelques-uns) l'emportent sur la "Paix" que réclame l'ensemble de la population, où l'arbitraire, l'insécurité des personnes et de leurs avoirs et le déni de justice (activités lucratives pour quelques-uns) se substituent à la « Justice » qu'exige l'ensemble de la population et où le "Travail" des uns (prébendes, trafics d'influence, corruption, commissions, combines et magouilles, fraudes et contrebandes, chantages et extorsions) se nourrit abondamment du chômage ou des emplois précaires des autres : la « masse », une population vampirisée par des sorciers avides, d'une cruauté rare et d'une rapacité extrême…

Eske la RAL mobimba ekomi ekolo ya ba ndoki ?
Ya solo ?

Ça suffit. Ça ne peut pas continuer comme ça. On beaucoup trop attendu. On n'en peut plus d'attendre et on se demande, on se demande, on se demande quand Mopoie et Bangazegino seront libérrés, on se demande quand quelqu'un va lancer la première pierre.
Je suis épuisé, vidé et je n'ai plus le cœur à continuer de taper sur le clavier de mon kimbalangbalang.  
Ça suffit. Ça ne peut pas continuer comme ça.
Je mets fin à la série 3 de mon roman et j'envisage à présent de devenir moi-même, en personne, cette praline piégée, ce concombre gicleur dont l'explosion couvrira le général*** (alias OSS 156) et ses commanditaires d'opprobre et de ridicule.
- Allo coucou, petite chérie ! Hola guapa !  Tu me suis toujours ? Malgré tout ?
- Parfois ! Très difficilement ! J'essaie quand même ! Mais si je te comprends bien, ta praline, à présent, c'est ton roman lui-même, c'est bien comme ça que ça se passe, Douchka ?
- Mais non, petite chérie ! Tous ça, c'est dépassé ! Je vais restructurer à nouveau mon entreprise ! Et ma praline, désormais, ce sera ngai moko ! Je me jetterai moi-même dans la gueule du crapuleux pour lui péter sous les dents, lui éclater les mâchoires et lui crever la panse ! De l'intérieur ! Vié ba Diamba en personne, fourré à la boule puante et prêt à exploser !

Je décide donc de me jeter dans le marigot et d'aller à la rencontre du crocodile et d'enfoncer une praline explosive dans la gueule du crapuleux pour lui péter les maxilaires. Ou de me laisser avaler par le crapuleux, de lui nouer les tripes et de lui crever l'estomac avec un feutre ou un stylo à bille. Ou de forer des trous dans sa bedaine avec un tungle, d'y placer des mèches et d'exploser la panse du crapuleux de l'intérieur.





*
*   *



Quelques dernières nouvelles… Très inquiétantes, quel que soit l'angle sous lequel on les aborde ! me parviennent encore.
Les présumés ADF-Nalu se seraient rendus coupables de l’assassinat d’environ 59 personnes, en 12 jours, sur l’axe Oicha-Erengeti. Le bilan de dernières attaques dans les localités de Ngadi et Samboko a été revu à la hausse et fait état de 30 morts Par ailleurs, vingt-quatre autres personnes ont été tuées au cours d'une nouvelle incursion des rebelles ougandais des ADF-Nalu dans la nuit de vendredi à samedi à Eringeti, localité  située à environ 60 kilomètres au nord-est de Beni-Ville. D'après le sorcier de la baronnie de Beni , les victimes (parmi lesquelles figurent neuf femmes, et huit enfants) ont été tuées à la hache et à la machette. De leur côté, les djeuns de Beni ont instauré samedi  des brigades de patrouilles nocturnes dans différents quartiers de la ville. Selon Jimmy Kighoma, président du conseil urbain de la jeunesse, il s’agit d’une stratégie d’auto-prise en charge pour la sécurité de cette ville. Certains habitants des quartiers de Masiyani, Ma Campagne et Kalongo ont quitté leurs maisons pour se diriger vers d’autres quartiers situés au centre de la ville franche de Beni. Cette panique a été causée par des tracts jetés dans certains quartiers annonçant une attaque contre la ville. Des centaines de Luabongais ont protesté contre l’inaction de la mission des Nations unies au Luabongo (Monuslu), incapable de les protéger contre les massacres des derniers jours. La tension est montée d'un cran, après la mort de deux djeuns
Des fumeurs de chanvre et des jeteurs de pierres ? Ne respectant pas l’autorité, n’obéissant pas aux ordres de la hiérarchie militaire, se refusant à admettre que tout pouvoir vient de Dieu ?
- Chutt ! Extrapolation tendancieuse, fieu ! Encore ! Et ça commence bien faire ! Incitation de personnes à s'armer contre l'autorité ! Dois-je te promettre le piiire pour que tu ferrrmes définitivement ta gueule ! Kana monoko na yo ! Ta gueule grande comme celle d'un hippopotame ?

tués par balles à la suite de l'intervention de l'armée Luabongaise pour empêcher le caillassage d'une patrouille de la Monuslu.  Jusqu’à la tombée de la nuit, les manifestants ont crié leur colère. Toute la journée, des centaines d’habitants de Beni mais aussi des localités des alentours sont descendus dans les rues. Pneus brûlés, barricades, slogans anti-Monuslu, la tension est montée d’un cran en fin de matinée quand plusieurs centaines de manifestants ont tenté de prendre d’assaut l’une des bases des Casques bleus, située à une quinzaine de kilomètres au nord de Beni. S'agit-il d'une révolte populaire, d'une manœuvre de politiciens locaux, d'une attaque de « présumés » rebelles ougandais ou d'une nouvelle crapulerie des « services » ?
- Chutt !
Ou d'un mix de tout ça ?

La RAL mobimba ekomi ekolo ya ba ndoki...
On attend toujours de RIIIR.
On se demande quand quelqu'un lancera la première pierre



Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/




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